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.— C'est sidérant, tout bonnement sidérant, les trésors que contiennent les greniers.Ne le pensez-vous pas, monsieur Henry ?— Hmm ? bâillai-je.Fort heureusement, Baine remonta nous rejoindre.— Je crains que l'esprit n'ait regagné l'Au-Delà, madame.Et nous risquons de l'effrayer, si nous restons ici.— Vous avez raison, Baine, estima-t-elle.Et nous pûmes aller nous coucher.Je craignais que Cyril ne se manifeste de nouveau pendant notre traversée du couloir, mais il fit pour une fois preuve de discrétion.Quand j'entrai dans ma chambre, le chien et le chat se mesuraient des yeux, assis sur le lit, truffe à truffe.— Pas de regards, pas de ronflements et pas d'étalements, décrétai-je en retirant mon peignoir et en me glissant entre les draps.Ils m'obéirent et entamèrent des circuits du lit en se reniflant la queue.— Couchés !Puis je demeurai allongé dans le noir, pour réfléchir au bombardement accidentel de Londres.Il était indubitable que ce fût un point sensible.Seuls deux avions avaient été impliqués, et un rien eût suffi pour modifier le cours de l'histoire.Leurs pilotes auraient pu reconnaître un monument, larguer leurs bombes dans un champ de seigle et d'orge ou dans la Manche, être abattus par la DCA.Dans un système chaotique, le moindre détail pouvait avoir des conséquences inimaginables.Il en découlait qu'il était impossible de déterminer ce qu'il convenait ou non de faire.Cyril et la Princesse Arjumand se promenaient toujours.— Couchés !Chose étonnante, Cyril obtempéra.Il s'affaissa à mes pieds et la Princesse Arjumand alla vers lui et s'assit pour lui donner une petite tape sur la truffe.Il se releva, visiblement irrité, et elle s'allongea à sa place.Je regrettais que tout ne fût pas aussi simple.Action et réaction.Causes et effets.Le problème, c'était que ces derniers étaient rarement ceux escomptés.La lettre avec laquelle j'avais manqué incendier le manoir en apportait la preuve.J'aurais pu également citer le cuirassé Nevada.Endommagé par la première vague d'assaut contre Pearl Harbor, il avait allumé ses chaudières et tenté de quitter le bassin.Et il avait failli couler dans l'entrée du port, qu'il aurait rendu inaccessible pendant des mois.Le même jour, un technicien de la station de radar d'Opana avait téléphoné à son supérieur hiérarchique à sept heures cinq, près de cinquante minutes avant l'attaque, pour signaler l'approche d'un grand nombre d'appareils non identifiés.Le gradé en question lui avait rétorqué que c'était sans importance et était retourné se coucher.Et il y avait le terrain d'aviation de Wheeler Field où, afin de compliquer la tâche d'éventuels saboteurs, les appareils avaient été garés au milieu des pistes.Ce qui avait permis aux Zéros japonais de tous les détruire en moins de trois minutes.Si la devise de Lady Schrapnell était Dieu est dans les détails, la mienne devait être Quoi que tu fasses, il en résultera une catastrophe.Je pensais toujours à Pearl Harbor quand je descendis prendre mon breakfast.Tossie était près du buffet.Elle avait la Princesse Arjumand dans les bras et soulevait les couvercles des plats avant de les remettre en place en arborant une moue de vif mécontentement.C'était la première fois qu'elle m'inspirait de la pitié, cette pauvre petite fille riche condamnée à être frivole et à ingurgiter des mets innommables.On lui interdisait de s'instruire et de faire quelque chose de ses dix doigts, de la broderie et des tourtes d'anguille exceptées.Je me reprochais d'avoir élé trop dur avec elle quand elle rabattit le loup et s'empara d'une clochette en argent qu'elle secoua hargneusement.Baine arriva sitôt après, les bras chargés de noix de coco.Il avait en outre des tentures pourpres drapées sur ses épaules.— Oui, mademoiselle ?— Pourquoi n'y a-t-il pas de poisson, ce matin ?— Mme Posey prépare les cakes et les boissons pour la fête, et je lui ai dit que quatre plats chauds suffiraient.— Eh bien, vous avez eu tort !Jane entra avec un stock de têtières, fit une courbette et déclara rapidement :— Veuillez m'excuser, mademoiselle.Monsieur Baine, des hommes ont apporté la tente de la buvette et le valet de pied de Mlle Stiggins souhaite savoir où il doit mettre les chaises supplémentaires.— Allez les informer que j'arrive, Jane.— Oui, monsieur.Elle plia les genoux et sortit en courant.— Je veux une truite grillée, et si Mme Posey est occupée vous n'aurez qu'à la faire cuire vous-même, lança Tossie.À la place de Baine, je lui aurais cassé une noix de coco sur la tête.Mais il n'eut qu'à serrer les dents pour conserver son expression de joueur de poker.— Comme vous voudrez, mademoiselle.Il regarda la chatte.— Si vous permettez, mademoiselle, encourager la Princesse Arjumand à manger du poisson ne sert pas ses intérêts.Si seulement.— Je ne vous permets pas ! Vous êtes un serviteur.Apportez-moi immédiatement cette truite.— Comme vous voudrez, mademoiselle.Il repartit en jonglant avec les noix de coco.— Servez-la-moi sur un plat d'argent ! Et attachez l'horrible chien de Terence.Il a essayé de poursuivre ma chère, très chère Juju, ce matin.Entendu, le sort en était jeté.Nous empêcherions Tossie d'épouser Terence, même s'il fallait pour cela chambouler le continuum.Un univers où Cyril et Baine devaient subir de telles vexations ne méritait pas d'exister.Je montai jusqu'à la chambre du professeur Peddick.Il était absent, mais je trouvai Terence dans la sienne.Il se rasait.— J'ai réfléchi, lui annonçai-je en admirant la dextérité avec laquelle il faisait mousser le savon à barbe.Le professeur Peddick a quitté Oxford il y a déjà trois jours et nous n'avons pas encore atteint Runnymede.Nous devrions y aller aujourd'hui et regagner Oxford demain.Ce que je veux dire, c'est que nous gênons les membres de cette maisonnée alors qu'ils ont fort à faire pour préparer la kermesse.— J'ai promis à Mme Mering de les aider.Elle souhaite que je m'occupe des promenades à poney.Il fit glisser une lame au tranchant redoutable le long de son cou.— En ce cas, raccompagnons le professeur Peddick à Oxford par le train de cet après-midi, ce qui nous permettra d'être de retour pour les festivités.Il doit manquer à sa sœur et à sa nièce.— Il leur a envoyé un télégramme.Sur ces mots, il s'attaqua à son menton.— Mais elles ne resteront pas ici éternellement, et il serait choquant qu'il ne les rencontre pas.Mon argument ne parut pas l'ébranler et je décidai d'improviser une citation de Lao-tseu pour donner plus de poids à mes propos.— Le temps est fugace et celui qui laisse passer sa chance ne peut espérer la rattraper, même s'il la poursuit au galop.— C'est vrai.Mais comme la nièce du professeur Peddick a dû venir faire campagne en faveur de l'ouverture des collèges à la gent féminine ou revendiquer le droit de vote pour ses semblables, elles s'incrusteront à Oxford tout le trimestre.Ah, les femmes modernes ! Grâce à Dieu, Mlle Mering n'est pas comme ça.timide et posée et douce comme l'aubépine d'une blancheur laiteuse qu'irise la rosée, agréable comme un frisson d'extase.C'était sans espoir et je décidai d'aller tenter ma chance auprès du professeur.Je ne pus arriver jusqu'à lui.Mme Mering m'intercepta sur le chemin du bassin et m'envoya placarder des affichettes dans le village.Il était près de midi, à mon retour
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