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.Vorian ne sut comment réagir.Les humains de bas niveau des Mondes Synchronisés savaient garder leur rang, et cette femme ne pouvait appartenir aux servants comme lui.Jamais il n’avait entendu une esclave s’exprimer de la sorte.En guise de récompense pour ses multiples missions, il avait droit à des esclaves de plaisir, des femmes qui partageaient sa couche.Jamais il ne leur avait demandé leur identité.— Je voudrais connaître votre nom, dit-il cependant, car je veux m’en souvenir.Quelque chose l’intriguait puissamment chez cette jolie femme exotique à la défiance surprenante.Elle se redressa, apparemment aussi fière de ses ascendants que lui.— Je suis Serena Butler.Elle le précéda dans un long couloir, entre des tableaux et des statues, jusqu’à une serre.— Que faites-vous ici ? demanda-t-il.Etes-vous l’une des servantes.favorites d’Érasme ?— Je ne suis qu’une esclave de la maisonnée, mais, contrairement à vous, je ne sers pas les machines pensantes de mon plein gré.Il prit sa réponse pour un hommage.— Oui, je suis fier de les servir.Je participe ainsi à ce qui est le meilleur pour notre espèce inférieure.— En collaborant avec Omnius, vous avez opté volontairement pour être un traître à votre espèce.Aux yeux des humains libres, vous êtes aussi détestable que les machines qui vous gouvernent.Cela ne vous est donc jamais apparu auparavant ?Vorian était abasourdi.Le commandant militaire de Giedi Prime lui avait lancé les mêmes accusations.— Détestable ? Mais de quelle façon ? Vous ne voyez donc pas tout le bien qu’Omnius a fait autour de lui ? C’est pourtant tellement évident.Considérez seulement les Mondes Synchronisés.On y veille à tous les détails, et Omnius régit tout en douceur.Pourquoi voudriez-vous mettre un terme à cela ?Serena s’arrêta pour le dévisager comme pour décider s’il était sincère.Puis elle secoua la tête.— Oui, vous êtes stupide, vous n’êtes rien de plus qu’un esclave qui ignore ses chaînes.Inutile d’essayer de vous convaincre.(Brusquement, elle s’éloigna, le laissant interloqué.) Vous en savez suffisamment pour ce qu’on va faire de vous ici.Avant d’avoir trouvé une réponse, Vorian découvrit Érasme.Il était assis devant une piscine et les reflets bleutés de l’eau jouaient sur son visage ovoïde.Des gouttes de pluie tombaient doucement sur lui depuis la voûte de verre aux accords d’une musique classique infiniment apaisante.Sans même annoncer Vorian, Serena se retira.Surpris, il la regarda s’éloigner.Il aimait déjà son visage et ses cheveux d’ambre, son intelligence mais aussi son corps souple.Pourtant, elle avait la taille un peu épaisse et il se demanda si elle n’était pas enceinte.Son arrogance l’avait séduit.Captivé, en fait.Mais il savait qu’elle était inatteignable.À l’évidence, Serena Butler n’avait pas accepté de plein gré son rang de gouvernante.Or, si l’on considérait l’existence pénible que menaient les esclaves derrière le manoir d’Érasme, quel motif avait-elle de se plaindre ? C’était absurde.— Elle a son franc-parler, non ? fit Érasme, indifférent à la pluie, affichant un sourire amical sur son visage de polymère.En reculant un peu, Vorian acquiesça.— Je suis surpris que vous puissiez tolérer son attitude fâcheuse.— Les attitudes sont toujours révélatrices.(Érasme parut se perdre dans l’étude des impacts de gouttes de pluie sur la piscine.) Je la trouve intéressante.D’une sincérité rafraîchissante.De même que vous.(Il fit un pas vers Vorian.) J’ai atteint une impasse dans mon étude du comportement humain car mes sujets sont des prisonniers dociles qui ont été élevés dans l’esclavage.Ils n’ont jamais connu que la subrogation et la domination et n’ont aucune étincelle, jamais.Ce sont des brebis, alors que vous, Vorian Atréides, vous êtes un loup.De même que Serena Butler.à sa façon.Vorian s’inclina, gonflé de fierté.— Je suis heureux de vous servir dans la mesure de mes moyens, Érasme.— Je suis sûr que vous avez apprécié ce petit tour en calèche, non ? J’ai fait dresser ces destriers et je les pare pour les grandes occasions.Vous m’avez servi de prétexte pour les sortir.— Cette expérience était inhabituelle pour moi.Ce mode de transport est.plutôt archaïque.— Venez sous la pluie avec moi, fit Érasme en agitant une main synthétique.C’est très agréable, je vous assure.Vorian s’avança en s’efforçant de ne pas montrer qu’il avait froid.La pluie pénétra très vite sa tunique et ses cheveux lui tombèrent dans les yeux.— Oui.Oui, Érasme, c’est.vraiment.un plaisir.Le robot eut un rire roucoulant.— Là, vous mentez, mon jeune ami.— C’est ce que les humains savent le mieux faire.Érasme l’entraîna à l’abri avec des gestes doux.— Parlons de Serena.Elle est attirante selon les standards de beauté des humains, n’est-ce pas ?Vorian ne sut quoi dire mais Érasme le pressa.— J’ai vu comment vous vous comportiez avec elle.Vous aimeriez bien procréer avec cette humaine féroce, non ? Elle porte actuellement l’enfant d’un hrethgir, mais nous avons du temps devant nous.Elle est absolument différente de toutes les esclaves de plaisir que vous avez connues, n’est-ce pas vrai ?Vorian réfléchit en se demandant ce que le robot désirait réellement savoir.— Eh bien, oui.elle est belle, et séduisante.Érasme émit un soupir parfait autant qu’artificiel.— Malheureusement, en dépit d’innombrables mises à jour sensitives, je demeure incapable de connaître une expérience sexuelle, du moins à la manière des mâles biologiques.J’ai consacré des siècles à programmer et développer des modifications susceptibles de reproduire les sensations d’extase que les humains les plus humbles peuvent éprouver.Mais, jusqu’à présent, je n’ai guère progressé.Mes quelques essais avec des esclaves humaines ont été des insuccès très inquiétants.Il fit signe à Vorian de le suivre dans la serre.Au passage, il désigna nonchalamment diverses plantes en récitant leur nom et leur origine comme s’il accompagnait un enfant ou faisait la démonstration de ses connaissances en botanique
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