[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.Voilà mes assistants ! (Il pivote vers moi, l’œil étincelant de fureur.) Restez hors de ma vue au moins pendant quarante-huit heures, Wheeler.Je sens qu’il faudra me passer la camisole si jamais je vous revois avant !– Bien, chef, dis-je avec enthousiasme.– Et surtout que je ne vois pas celui-là ! ajoute Lavers en pointant un index frémissant sur Polnik.Sinon vous aurez un autre meurtre sur les bras en arrivant au bureau !Il sort au pas de course, claquant la porte derrière lui.Polnik, sidéré, se tourne vers moi.– Qu’est-ce que j’ai dit, lieutenant ?– Vous auriez pu lui parler d’Abraham Lincoln, je suggère.Lui fournir des tuyaux qui soient un peu plus d’actualité.– Hein ?– Allez, vous cassez pas la tête.Rentrez chez vous et roupillez pendant deux jours.Je vous verrai mercredi au bureau.D’ici là, le shérif sera redevenu l’emmerdeur qu’il est normalement, je suppose.Faut dire qu’il a eu un week-end pénible.– Comme vous voudrez, lieutenant, dit Polnik.– Rendez-moi un service, j’ajoute.J’ai laissé les jumelles du shérif sur le toit de la cabane de Mme Gibb.C’est la plus grande de toutes, vous ne pouvez pas vous tromper.Allez les chercher et amenez-les au bureau mercredi.– D’accord, lieutenant.(Il fait un pas vers la porte, puis s’arrête.) Excusez ma question, lieutenant.Mais qu’est-ce que vous étiez en train de surveiller depuis le toit ?– Le Prophète, je réponds.– Si vous surveilliez le Prophète… (Il rumine un instant.) Pourquoi est-ce que, moi aussi, je le surveillais ?– Même avec nous deux, il a réussi à filer, je réponds.Les traits de Polnik se détendent en un sourire satisfait.– C’est pourtant vrai, ça !Et il sort du bureau d’une démarche assurée.Une fois la porte refermée, Bennett se tourne vers moi :– Lieutenant, j’aimerais vous poser une question, si vous permettez.– Je vous en prie.– Quand vous êtes arrivé ici, Gibb avait déjà commencé à me taper dessus ?– Non.Sa voix tremble légèrement :– Par conséquent, pendant tout le temps où il me tabassait, vous êtes resté sur le pas de la porte, un pistolet à la main, à regarder le spectacle ?– Exactement.– Pourquoi ?– J’ai vu le Prophète disparaître, dis-je, et le numéro était très au point, je dois dire, très réussi.J’ai constaté que vous ne vouliez pas ouvrir le coffre.Eloïse et Cornélius ne plaisantaient pas, ils menaçaient de vous tuer et ils l’auraient fait, et pourtant vous refusiez de leur ouvrir le coffre.La vie d’un homme lui est toujours plus précieuse que l’argent, n’importe qui aurait ouvert le coffre, à une exception près.– Une exception ? s’écrie Bennett.Que voulez-vous dire ?– Le type qui sait déjà que l’argent n’est plus là, je réponds.Il a une trouille bleue d’ouvrir le coffre, parce qu’il se dit qu’Eloïse et Cornélius, en voyant le coffre vide, vont passer leur fureur sur lui, peut-être même le démolir.Bennett me regarde fixement, la bouche agitée de tics.– J’en ai donc aussitôt conclu que le Prophète et vous aviez monté toute la combine ensemble, très astucieusement, d’ailleurs.Le Prophète s’évanouit sans laisser de trace et l’argent disparaît avec lui.Il ne reste plus que vous, le pauvre innocent, qui, en ouvrant le coffre, se lamente d’avoir été dévalisé et ajoute que la seule autre personne qui a pu ouvrir ce coffre est le Prophète.Je lui souris.– Beau boulot, Ralph, félicitations.Tant qu’on ne retrouve pas le Prophète, vous jouez sur le velours.Et quand je vous ai vu vous faire un peu bousculer, je me suis dit que vous seriez de toute façon largement dédommagé.Ces quelques baffes valaient bien quarante mille dollars, Ralph.Je présume que vous partagez fifty-fifty avec le Prophète ?– Je crois que vous perdez l’esprit, lieutenant, réplique Bennett d’une voix à peine audible.Et il se dirige rapidement vers la porte.– -Mais attention, Ralph, lui dis-je.A votre place, je n’attendrais pas trop longtemps pour rattraper le Prophète.Ces quatre-vingt mille dollars en un seul paquet doivent lui paraître bien tentants à l’heure qu’il est.Bennett sort sans refermer la porte derrière lui.Je quitte à mon tour le bureau et me cogne dans Polnik qui revient.– Je croyais vous avoir dit de rentrer chez vous ?– J’y vais, lieutenant.(Il me regarde presque timidement.) Mais je voulais vous demander quelque chose, lieutenant.Ce type… Abraham Lincoln, je suis censé le connaître ou quoi ?CHAPITRE XIVAssise à côté de moi dans l’Austin, Candy Logan respire l’air frais avec délices.– Quelle merveilleuse nuit, Al ! Et regarde cette énorme, cette somptueuse lune !– Une nuit parfaite pour les rites de fécondation, dis-je.Elle frissonne :– Oh ! ne me rappelle pas ça ! Tu es sûr qu’on ne parlera pas du chantage et de tout le reste ?– Absolument.Ça ne constituait pas le mobile essentiel d’aucun des deux meurtres.De toute façon, Eloïse est morte, et Cornélius plaidera coupable.Il n’y aura pas de procès, il sera simplement condamné.– C’est merveilleux de se sentir revivre, dit Candy.Selon toi, qu’est devenu le Prophète, en réalité ?– Je ne sais vraiment pas.– Il n’a pas pu disparaître de la surface du globe, quand même !– C’est pourtant ce qu’il a fait.– Absurde ! proteste Candy.Il doit y avoir une explication parfaitement simple et logique.Il suffit d’y réfléchir.– Ecoute ! dis-je.J’ai élucidé une double affaire de meurtre cet après-midi, et j’ai loupé une double affaire d’escroquerie et d’escamotage de Prophète.Je me suis fait engueuler par le shérif, mais mercredi, quand je retournerai au bureau, il se contentera volontiers des deux meurtres.Je peux donc me reposer sur mes lauriers pour l’instant.C’est dans cette intention que j’emmène en balade une ravissante brune.Je n’ai pas plus envie de résoudre des rébus que d’avoir un trou dans la tête !– Je persiste à croire qu’il existe sûrement une explication très simple, insiste Candy avec entêtement.– Un trou dans la tête, je répète… Un trou dans la tête.– Change de disque ! fait-elle
[ Pobierz całość w formacie PDF ]
Darmowy hosting zapewnia PRV.PL