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.— Il va falloir nous arrêter pour les étendre avant que le soleil ne se couche, conseilla Yolanda.A plusieurs reprises, ils aperçurent des loups, et plus tard dans la journée, des rapaces passèrent dans le ciel.Dans l’après-midi, Yolanda revint vers ses compagnons en courant.— Nous devons approcher du nid des harpies dont a parlé le colporteur, je sens dans l’air comme quelque chose de mauvais et de pestilentiel.— Et où seraient-elles donc ? demanda l’abbé.— Un peu au nord, dans cette direction.— Il doit s’agir d’autre chose, dit le Noueux.Nous avons vu trop de loups.Déjà, nous les avons entendus cette nuit.Et puis, il y a ces charognards.Harcourt le regarda.— Veux-tu dire que…— Cela se pourrait.Du haut de la colline, nous avions aperçu ce grand rassemblement du Mal qui se dirigeait vers le nord et l’ouest.— Il faut aller voir, proposa Harcourt.— Mais avec prudence, ajouta le Noueux.Avec une infinie prudence…Ils progressèrent alors dans la direction indiquée par Yolanda, sans jamais se montrer à découvert.Ils n’avaient guère parcouru de chemin quand une odeur de chair en décomposition parvint à leurs narines.La puanteur se fit rapidement de plus en plus forte, insoutenable.Ils gravirent alors une colline un peu plus importante que les autres, sur les mains et les genoux.L’air était de plus en plus irrespirable au fur et à mesure qu’ils montaient.Une fois au sommet, ils en découvrirent alors la source.Devant eux s’étendait une vallée et, entre cette vallée et la colline, des formes immobiles, des corps recroquevillés gisaient dans la mort.Des charognards et d’autres oiseaux s’activaient, ainsi que des loups qui grognaient en se disputant les restes.Dans les buissons, ils découvrirent des lambeaux de tissu.Certains cadavres portaient encore des vêtements lacérés, flottant au vent.Un cheval gisait sur le dos, les quatre pattes en l’air.Certains corps étaient méconnaissables, d’autres semblaient ceux d’hommes et d’enfants.Mais ils reconnurent aussi des créatures du Mal.La plupart étaient dispersés au flanc de la colline mais certains, çà et là, formaient des tas affreux.Le soleil brillait sur les boucliers et les épées.Un renard s’enfuit, pourchassé par les loups.Un peu partout, des os dénudés, rongés, jonchaient le sol.— Je vois un homme avec les loups, déclara l’abbé, d’une voix étranglée.Il se repaît de charogne.— Ce n’est pas un humain, fit le Noueux, mais plutôt une goule, à mon avis.— Je ne le vois pas, dit Harcourt.— Regardez là-bas, indiqua Yolanda en lui prenant le bras.Il lui fallut quelque temps pour distinguer la créature qu’elle lui désignait, penchée sur un cadavre dont elle arrachait la chair avec les mains et les dents.— On ne dirait pas un homme.A ce même instant, l’être leva la tête dans leur direction sans paraître les voir.Son visage était quasi humain.Ses cheveux pendaient en mèches grasses sur son visage et son cou.Entre ses lèvres molles, ses dents brillaient, aiguës.Même dans la lumière du jour, ses yeux luisaient d’un éclat meurtrier, et des taches sombres et gluantes parsemaient son visage.Harcourt eut un spasme et ferma les yeux dans la puanteur atroce.Il agrippa le sol et ses doigts arrachèrent l’herbe à pleines poignées.Il voulait effacer de sa mémoire la vision de cette face à demi humaine.Quelques jours auparavant, il avait parlé à ce centurion au casque orné de plumes.« Nous partons pour la gloire, lui avait dit le soldat.Nous pourrons être tués.» Harcourt chercha encore quelque trace d’un casque emplumé mais ne vit rien.« Decimus.Mais le centurion avait un nom bien plus long, un de ces noms romains dont ils sont si fiers.Decimus Apollon… Non, ce n’était pas ça.Decimus Apollinarius Valenturian.Oui, voilà son nom.» Harcourt se souvint de l’avoir invité à prendre un verre au château à son retour.Mais maintenant, le centurion n’y retournerait certainement pas et jamais ils ne boiraient ce verre ensemble.« Qui peut dire si je reviendrai moi-même, se dit-il.Mais il ne faut pas penser ainsi.Voilà comment on se fait tuer.Il ne faut pas douter, jamais.»— Maintenant, l’huile est sur le feu, chuchota-t-il à l’adresse du Noueux.— Désormais, le Pays Vide est interdit aux humains.— On dirait que bien peu de Romains en ont réchappé, remarqua Harcourt.— Aucun, peut-être.Le Mal était en force et ses créatures ont dû accourir de toutes les directions.— Et où sont-ils à présent ?— Comment savoir ? Ils célèbrent sans doute leur victoire quelque part
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