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.Butterfield sourit en sentant la chaleur qui émanait de la chaudière.Trois étages plus haut, retentit le cri de la femme qui l’appelait à l’aide ; et ensuite, quelques instants plus tard, un coup de feu.Elle avait échoué.C’était ce qu’il avait escompté.Mais sa vie était de toute façon perdue.Il n’avait rien risqué en l’envoyant dans la brèche, dans le faible espoir qu’elle réussisse à dérober le corps à ses gardiens.Cela lui aurait épargné la nécessité d’une attaque frontale, mais qu’importe.S’emparer de l’âme de Swann valait tous les efforts.Il avait souillé le nom sacré du Prince des Mensonges.Pour cela, il souffrirait comme aucun mécréant de magicien n’avait jamais souffert.À côté du châtiment de Swann, celui de Faust ne serait qu’un léger désagrément et celui de Napoléon une partie de plaisir.Alors que les échos du coup de feu s’estompaient au-dessus de lui, il sortit de sa poche le coffret laqué de noir.Les yeux du concierge étaient tournés vers le ciel.Lui aussi avait entendu le coup de feu.— Ce n’est rien, lui dit Butterfield.Attisez le feu.Chaplin s’exécuta.La chaleur crût rapidement dans l’espace étroit de la cave.Le concierge se mit à transpirer ; son visiteur n’en fit rien.Il se tenait à quelques pas de la chaudière béante et contemplait sa brillance d’un air impassible.Finalement, il parut satisfait.— Assez, dit-il, et il ouvrit le coffret laqué.Chaplin crut discerner un mouvement dans la boîte, comme si elle était pleine à ras bord d’asticots, mais avant qu’il ait eu la chance de la regarder de plus près, la boîte et son contenu furent jetés dans les flammes.— Fermez la porte, dit Butterfield.Chaplin obéit.— Vous pouvez les regarder quelque temps, si vous voulez.Ils ont besoin de la chaleur.Elle les rend puissants.Il laissa le concierge monter la garde près de la chaudière et retourna dans le hall.Il avait laissé la porte de l’immeuble ouverte, et un dealer s’était mis à l’abri du froid pour faire affaire avec un de ses clients.Ils marchandèrent dans les ombres jusqu’à ce que le dealer aperçoive l’avocat.— Ne faites pas attention à moi, dit Butterfield, et il commença à monter l’escalier.Il trouva la veuve Swann sur le palier, du premier étage.Elle n’était pas tout à fait morte, mais il eut vite fait d’achever ce que D’Amour avait commencé.— Nous allons avoir des ennuis, dit Valentin.J’entends des bruits en bas.Y a-t-il un autre moyen de sortir d’ici ?Harry était assis sur le sol, contre le meuble renversé, et essayait de ne pas penser au visage de Dorothea lorsque la balle l’avait touchée, ni à la créature avec laquelle il était obligé de s’allier.— Il y a un escalier de secours, dit-il, le long du mur arrière de l’immeuble.— Montrez-moi où il se trouve, dit Valentin en tentant de l’aider à se relever.— Ne me touchez pas !Valentin s’éloigna, froissé par cette rebuffade.— Excusez-moi, dit-il.Peut-être ne devrais-je pas espérer que vous m’acceptiez.Mais je l’espère quand même.Harry resta muet et se contenta de se relever, au milieu d’un fatras de rapports et de photographies.Il avait vécu une sale vie : espionnant des épouses adultères pour le compte de leurs maris vengeurs ; fouillant les caniveaux à la recherche d’enfants perdus ; cultivant la compagnie des ordures parce que celles-ci se hissaient jusqu’au sommet tandis que le reste de l’humanité se noyait dans la boue.L’âme de Valentin pouvait-elle être plus noire que la sienne ?— L’issue de secours est au bout du couloir, dit-il.— Nous pouvons encore faire sortir Swann d’ici, dit Valentin.Nous pouvons encore lui offrir une incinération décente… (L’obsession du démon pour le salut de son maître était exemplaire, à sa façon.) Mais il va falloir que vous m’aidiez, Harry.— Je vous aiderai, dit Harry en évitant de regarder la créature.Mais ne vous attendez pas à de l’affection de ma part.S’il était possible d’entendre un sourire, ce fut ce qu’il entendit.— Ils veulent en avoir fini avant l’aube, dit le démon.— Elle ne doit plus être bien loin, maintenant.— Une heure, peut-être, répondit Valentin.Mais ça suffît.Dans tous les cas, ça suffit
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